“La Matelassière” est le premier épisode d’une série de 24 portraits documentaires réalisés par Alain Cavalier. Le cinéaste met en avant des femmes exerçant un métier rare ou en voie de disparition : un geste d’amour pour les garder de l’oubli.
Réalisation & Scénario : Alain CavalierImage : Jean-François Robin
Son : Alain Lachassagne
Pays d’origine : France
Genre : Documentaire
Durée : 13min
Sortie : 1987
“ »Archiver le travail manuel féminin ». Ces portraits sont des rencontres que je voudrais garder de l’oubli, ne serait-ce que pendant les quelques minutes où elles sont devant vous. Ce sont des femmes qui travaillent, qui font des enfants et qui, en même temps, gardent un esprit d’indépendance. J’ai tourné vingt portraits. Mon désir est d’archiver le travail manuel féminin. Mon espoir est qu’entre le premier et le dernier portrait, ce soit aussi l’histoire du travail d’un cinéaste. Comment filmerai-je ma soixante dix huitième rencontre ? J’ai choisi cette courte durée de treize minutes environ pour plusieurs raisons : ne pas ennuyer, échapper à toute coupure, réaliser le film vite, dans un élan et sans trop de ratures. Je ne suis pas un documentariste. Je suis plutôt un amateur de visages, de mains et d’objets : j’aime la générosité de ces femmes qui acceptent que je les filme. Rendre compte de la réalité ne m’attire pas. La réalité n’est qu’un mot, comme sa sœur jumelle, la fiction, que je pratique par ailleurs, avec un plaisir différent.” – Alain Cavalier
Alain Cavalier
Alain Cavalier est né en 1931 à Vendôme. Après des études d’Histoire, il entre à l’IDHEC, puis devient assistant de Louis Malle. Il débute la réalisation en 1958 avec le court métrage « Un Américain ». Abordant dans ses films des problèmes politiques contemporains, Alain Cavalier rencontre quelques difficultés avec la censure, notamment pour ses deux premiers longs métrages : « Le Combat dans l’île » (1961) qui tire le portrait d’un fasciste et « L’Insoumis » (1964) qui met en question la guerre d’Algérie. Après avoir principalement réalisé des fictions, il se dirige vers un cinéma plus expérimental, entre le documentaire et la fiction. Avec « Un Étrange Voyage », Alain Cavalier connaît une consécration que viendra confirmer avec éclat « Thérèse », qui obtint le Prix du jury à Cannes et six Césars en 1986. En 2004, il sort « Le Filmeur », journal filmé sur plus de dix ans dans lequel il devient l’acteur et le commentateur de sa vie. Il signe ensuite « Irène » (2009) et « Pater » (2011). En 2017, il réalise « Six portraits XL » qui viennent enrichir sa généreuse galerie de portraits initiée trente ans auparavant.
Pour aller plus loin :
Lire l’analyse du cinéma d’Alain Cavalier par Emilie Houssa sur le Blog documentaire
Lire l’entretien avec Alain Cavalier sur le Blog documentaire