Le Documentaire Symphonique : un genre oublié ?

Manhatta

Les années 20 virent apparaître des tentatives cinématographiques rarement revues par la suite.

La cause ? Sans doute un désir de surpasser les difficultés techniques et l’absence de construction sonore…

Ainsi les photographes Paul Strand et Charles Scheeler réalisèrent en 1921 l’un des premiers documentaires marquant à jamais l’influence poétique du réel. Surpassant les questions de fiction et de documentaire, nos deux artistes chercheront, avec MANHATTA a dresser le portrait d’une ville en sueur au rythme métallique de l’industrie naissante.

Ainsi, entremêlé de vers du grand Walt Whitman, les cinéastes créent le premier documentaire symphonique aussi appelé « cité symphonique ».

La Pluie

Le genre prendra de plus en plus d’ampleur avec de nombreux cinéastes qui, à travers le monde, dessineront les nouveaux visages des villes industrielles.

Il en est ainsi pour Joris Ivens, grand nom du cinéma documentaire, il fait ses armes dans le style cité symphonique avec le très beau « La Pluie » réalisé en 1929.

Cette version proposée est accompagnée d’un morceau de Hanns Eisler de 1941.

Symphonie Industrielle

Par la suite, le documentaire symphonique prendra ses lettres de noblesses avec des oeuvres de Joris Ivens comme « Symphonie industrielle » où nous pouvons découvrir un mélange de sonorité mécanique et de musique classique.

Berlin symphonie d’une grande ville

Ou encore le chef d’oeuvre de Walter Ruttman, « Berlin symphonie d’une grande ville » (1927).

Le genre disparaitra brutalement avec sans aucun doute l’arrivée du parlant qui, même s’il tarda un peu à entrer dans le film documentaire, le défigurera pendant une longue période avec le commentaire off. Progressivement le film documentaire deviendra objet de propagande ne servant plus qu’une seule conception de la réalité, celle des dirigeants politiques et autres groupes économiques… La poésie et le réel mettront longtemps avant de se rencontrer à nouveau !